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L’article du lundi

Posté par Myriam le 21.03.2011 @ 22:42 Dans Myriam | 3 commentaires

Puisque visiblement, tout le monde attend mon jour de repos dans l’espoir de voir poindre un article :-)
Et bien pour la peine, il n’y en aura pas qu’un !

Comme j’ai quartier libre pour raconter ma vie, je vais parler de mon expérience du samedi. Pendant que Christophe était à sa formation pour laquelle il devait prendre le voile (et comme un fou, il y est allé tête nue… Je parle de formation apiculture bien sûr, pas d’une entrée dans les ordres !), que les loulous étaient gardés par tonton Damien et tatie Chichou, je suis allée à une rencontre de l’association Jonathan Pierres Vivantes. C’est une association pour les parents endeuillés.
Au programme de la journée, des ateliers avaient pour thème « Le corps et les émotions après la mort de notre enfant ». Comme j’ai été une des dernières (si ce n’est la dernière) inscrites, j’ai pris ce qu’il restait… et me suis retrouvée à faire du yoga. Le yoga, ça à l’air trop trop facile quand on voit la prof faire les positions… mais quand toi tu te retrouves sur une jambe, l’autre jambe pliée et les bras en l’air… c’est beaucoup moins simple et beaucoup plus comique. Heureusement, il y avait beaucoup de retraités ce qui permet de se sentir souple, même si en vrai, on ne l’est pas du tout ;-) Je suis ressortie de là, complètement fracassée et avec des courbatures partout !

L’atelier de l’après-midi, c’était de l’art thérapie… Et là, je ne suis pas convaincue par la chose… Une chose que j’ai retenue, c’est une phrase que la thérapeute nous a dit et que j’ai envie de partager avec tous ceux qui souffrent : « La douleur c’est comme un galet qui ne s’use qu’avec l’eau, l’eau de nos larmes. »

Quelques mots de l’association. C’est une association qui s’adresse plus à des personnes ayant perdu des enfants adultes, ou tout du moins ayant vécu quelques années. Quand on voit la moyenne d’âge, j’étais un peu à l’écart… Il y avait beaucoup de parents d’enfants suicidés et le reste était des parents d’enfants morts de maladie. Là, où je me suis sentie franchement pas à ma place, c’est que contrairement aux responsables avec qui j’ai eu des contacts et qui ont été adorables eu droit à une réflexion pas très agréable où une personne m’a dit qu’ici on partageait tous la même douleur de la perte d’un enfant, mais que quand même, il y avait une différence entre perdre son fils adulte et perdre un bébé à la naissance… Rien de comparable… Autant dire que je ne suis pas prête d’y retourner…

La prochaine fois je tenterai une réunion de « l’enfant sans nom », où là, je sais que nous partagerons tous les mêmes difficultés, la même révolte face à l’absence de nom de famille, et surtout, des personnes de la même tranche d’âge, avec d’autres enfants de l’âge des nôtres, se posant sûrement les mêmes questions que Théodore en ce moment (« J’aimerai bien que Pierre il ne soit pas mort dans ton ventre pour qu’on puisse jouer tous les deux », « Si tu avais un autre bébé dans ton ventre, on pourrait l’appeler Pierre pour que Pierre il revienne avec nous ? », « Si on retire la terre, il va pouvoir sortir et revenir avec nous ?»).


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